Joseph Raphoz (1927-2025)

Dans sa ferme de Moëns, à la lisière de Ferney, Joseph Raphoz était paysan, agriculteur et éleveur. Élu maire de cette petite commune, il s’employa aussitôt à la fusionner avec sa grande voisine, Prévessin, créant ainsi, voilà tout juste un demi-siècle, la commune de Prévessin-Moëns que nous connaissons depuis lors et dont il fut maire de 1983 à 1989.

« Jo », comme le surnommaient ses amis, était passionné par l’élevage bovin. Chaque année, il accompagnait son troupeau pour l’estivage dans le Jura, précisément à Septmoncel, lieudit Les Eterpets, où il s’est encore rendu cet été.

Son épouse Marie-Madeleine, née Malavallon, est décédée en 2003. La famille Raphoz compte aujourd’hui de nombreux enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. A tous, nous adressons ici un message d’amitié, de tendresse et de reconnaissance.

Les funérailles de Joseph Raphoz se dérouleront en l’église de Ferney ce vendredi 28 novembre à 10 heures.

Pour Frédo, finie la musique

Avec l’accordéon de son copain Michel, la guitare de Frédo a longtemps résonné, chaque samedi matin, à l’orée du marché de Ferney. Après le départ de Michel, Frédo s’était fait plus rare. Nous ne l’entendrons plus, ne le verrons plus. Il est décédé le 14 octobre.

Frédéric Monnet, « Frédo » pour les amis, était le fils de Claude Monnet, bien connue pour ses engagements sociaux et citoyens. Il était aussi le frère de Valérie Geiser. Nous leur adressons nos affectueuses pensées.

Les funérailles de Frédo ont eu lieu le jeudi 23 octobre 2025 en l’église de Ferney, avant l’inhumation au cimetière tout proche.

Clap de fin

Alexandre Malgouverné, Olivier et Andrée Guichard, Babette et Fabienne Popelin, Frédéric Sagne et Alex Décotte.

Les portes de la Maison du pays de Voltaire se sont refermées après un mois d’exposition et de passionnantes rencontres. Dans cette annexe du 26 Grand’rue où les activités s’étaient progressivement assoupies, il aura fallu beaucoup d’efforts et beaucoup de communication pour que les Ferneysiens en trouvent ou retrouvent le chemin. Nos deux expositions simultanées (« S’exiler pour survivre » et « La Gymnique à Ferney ») ont attiré un public attentif. Merci à Geneviève et à toute notre équipe d’avoir accueilli et guidé les visiteurs.

L’ultime rencontre de vendredi soir a été un moment magique, avec la participation d’Alexandre Malgouverné, André Biolay, Olivier Guichard et sa maman Andrée, Babette et Fabienne Popelin (Deborne) et Freddy Sagne. Dans la salle était également présente Catherine Masson, petite-fille de François Alliod, passeur de juifs à Magny… 

Alexandre Malgouverné, historien, accumule depuis des années les témoignages et récits liés à cette époque sombre. Quant à André Biolay, il avait 12 ans à la fin de la guerre et, gamin, il a couru les bois avec le plus connu des passeurs, François Lachaux, arrière-grand-père d’Olivier Guichard. Babette Popelin est la fille de Marcel Deborne, passeur reconnu lui aussi. Fabienne, sa petite-fille, enquête depuis des années sur la vie de son grand-père. Quant à Freddy Sagne, il est revenu sur l’incroyable aventure de son grand-père André, qui cachait des aviateurs anglais dans le grenier de sa maison (celle-là même où se déroulait notre table ronde) et fut sauvé de la justice nazie par le Suisse Gottlieb Fuchs, interpète personnel de Kaus Barbie.

Merci à tous et à l’année prochaine pour une nouvelle exposition, un nouveau livre et de nouvelles rencontres.

René Pinget 1927-2025

René et Geneviève Pinget en 1948

À l’âge de 98 ans, René Pinget s’en est allé comme il était venu : sur la ponte des pieds. Avec son frère Georges, il avait marqué les années d’après-guerre dans leur garage installé à l’emplacement de l’actuelle Comédie de Ferney par leur papa, Albert, venu de Saint-Genis au début des années trente avec femme et enfants.

Le premier garage Pinget avait été installé rue de Genève mais, suite à un incendie, c’est dans le haut de la Grand’rue qu’Albert et ses deux fils poursuivirent leur activité.

En 1948, peu après son mariage avec Geneviève et la naissance de leur fille Martine, René avait provisoirement abandonné le garage, s’exilant au Cameroun pour travailler dans le transport de coton. Femme et enfant l’y avaient rejoint mais, gravement atteint dans sa santé, René était revenu à Ferney deux ans plus tard et avait repris son métier de mécanicien dans le garage de son père, que Georges avait repris durant son absence. Georges, l’aîné, menait fermement la barque tandis que René, son cadet, l’épaulait en toute discrétion.

René était un Ferneysien actif et apprécié. Il avait été pompier bénévole et avait participé à la création de la Pétanque ferneysienne, qu’il avait un temps présidée. Aux côtés de nombreux Ferneysiens, il était aussi un infatigable chasseur, courant les bois jusqu’à ses 90 ans !

Geneviève, son épouse, était décédée en 2007 et, depuis 2023, René vivait à l’EHPAD du Clos Chevalier, où il est mort le 14 octobre. Ses funérailles auront lieu ce vendredi 21 octobre à 14h30 en l’église de Ferney.

Nos pensées vont à Martine et Jean Alliod, ainsi qu’à toute la famille Pinget.

Déjà, les témoignages affluent : « Cette famille nous est proche, nous les anciens Ferneysiens » (Gilbert Heffner). « Une belle personne vient de nous quitter » (Marie-Claire Caillet). « Que de souvenirs » (Christiane Vibert). « LE garagiste ferneysien. Mes parents lui achetaient toutes leurs voitures » (Ray Cheminal). « Encore une image typique de Ferney qui s’en va » (Gini Savoie). « Paix à son âme après une vie de travail bien remplie » (Michèle Knecht).

Descendants de passeurs

L’un des plus cannus parmi les passeurs de Juifs : François Lachaux et son fils devant le bureau de poste d’Ornex (photo ancienne colorisée par IA)

Exposition « S’exiler pour survivre » / Rencontre ce vendredi 17 octobre à 18h30.

Leurs grands-parents ou arrière-grands-parents ont été des héros discrets, courageux et méconnus. Entre 1942 et 1944, ils furent quelques-uns à faire passer en Suisse, à travers bois et au péril de leur vie, des familles juives fuyant le nazisme et ses abominations. A Ornex, François Lachaux fut l’un d’entre eux. D’autres – et parfois les mêmes – cachaient chez eux des aviateurs anglais récupérés sur le sol de la France occupée. Des dizaines de vies ont ainsi été sauvées par des Ferneysiens et des Gessiens dont même la famille ignorait les activités.

Marcel Deborne, menuisier à Ferney, faisait passer des Juifs vers la Suisse mais sa famille ne l’a su que bien plus tard.

Dans ces années-là, Klaus Barbie dirigeait la Gestapo de Gex et résidait au château de Prévessin avant de devenir « le boucher de Lyon » de sinistre mémoire. C’est grâce à son interprète personnel, le Suisse Gottlieb Fuchs, qu’un commerçant ferneysien put échapper à l’arrestation et à la mort.

Au 26 Grand’rue, où est actuellement présentée l’exposition « S’exiler pour survivre », des résistants cachaient des aviateurs anglais avant de les faire passer ensuite en Suisse. A droite, le magasin de l’horloger André Sagne, qui ne dut la vie qu’à une intervention de Gottlieb Fuchs, interprète de Klaus Barbie et informateur de la Résistance.

Les enfants et petits-enfants de ces héros discrets n’ont souvent appris que bien plus tard le rôle qu’ils ont joué dans ces années sombres. Plusieurs d’entre eux seront présents, ce vendredi soir, à la Maison du Pays de Voltaire (26 Grand’rue), cette maison où furent cachés, dans une pièce à double fond, des aviateurs anglais en attente de passage clandestin vers la Suisse.

De l’exil en Suisse pendant la guerre aux 120 ans du club de gymnastique

Jusqu’au 18 octobre à la Maison du Pays de Voltaire, Ferney en Mémoire vous propose deux expositions qui méritent le détour.La première sur l’exil des Juifs en Suisse pendant la guerre, la seconde sur l’histoire de la gymnastique locale. L’exposition S’exiler pour survivre, sous-titrée Passages clandestins des Juifs en Suisse 1942-1944, décrit la fuite des Juifs persécutés vers la Suisse via le Pays de Gex, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Passer en Suisse pour ne pas mourir

Elle décrit des itinéraires des familles passées en Suisse, détaillant des points de passage identifiés pour des groupes de Juifs en 1942-1943 et en 1944, avec des noms de famille et des lieux spécifiques (Ferney, Ornex, Meyrin, Vireloup, etc.).

Composée de 20 panneaux, d’un livret de 15 pages, de montages vidéo et audio, elle évoque l’exclusion et la déportation des Juifs de l’Ain, l’occupation allemande dans le Pays de Gex, la fuite vers la Suisse, l’aide et le sauvetage, l’accueil en Suisse, les refoulements, des récits de refoulements, la prison de Gex, la reprise des passages en 1944, le sauvetage d’enfants, les exécutions et déportations en 1944, ainsi que des figures de la résistance comme François Lachaux, le grand-père de l’actuel maire d’Ornex, Olivier Guichard.

Cette exposition est produite par le Département de l’Ain, Direction des Patrimoines et des Musées. Elle est visible jusqu’au 18 octobre 2025 (du lundi au samedi de 16h à 19h, ainsi que le samedi matin de 9h à 14h).

La gym pour respirer

Dans un registre plus léger, mais tout aussi intéressant, La Gym à Ferney/120 ans retrace l’histoire de la gymnastique à Ferney-Voltaire, de sa fondation en 1906 sous le nom « Les Enfants de Ferney-Voltaire » jusqu’à nos jours.

Tout y est : les fondateurs, les activités d’origine qui regroupaient, rappelons-le, l‘athlétisme, le football, l’escrime et la préparation militaire, le premier drapeau en 1908, les deux guerres et l’entre-deux guerres, le développement après 1945, la création de la section féminine en 1957, les compétitions à tous niveaux, la construction du complexe sportif début 1970, la fusion avec Gex et Thoiry en 1994…

Les personnalités importantes du club, Victor Trillaux, Maurice Malavallon ou Laetitia Mathieu, y figurent en bonne place. L’exposition inclut également une liste des présidents du club de 1906 à nos jours.

Le club, désormais appelé Agym Ferney-Voltaire, est un acteur important de la vie locale, participant aux événements municipaux.

L’expo est visible aux mêmes heures que celle dédiée à la mémoire de l’Exil.

Gilles Moine  / Le Pays Gessien / 2 Octobre 2025

Tous nos livres

Déjà dix livres consacrés à l’histoire de Ferney. Jusqu’au 18 octobre, du lundi au samedi de 16h à 18h, vous pouvez les découvrir, les feuilleter et les acheter à l’accueil de nos deux expositions, Maison du pays de Voltaire, 26 Grand’rue. Vous pouvez aussi les commander sur notre site www.ferney-en-memoire.fr .

Vous pouvez aussi, dès maintenant, nous signaler les photos et documents qui pourront nous être utiles pour les trois prochains ouvrages: « Les pompiers à Ferney », « Les écoles de Ferney » et « Le tram à Ferney ».

Merci à tous !

Le passeur d’Ornex

François Lachaux et son fils Louis dans les années 1930

Entre 1942 et 1944 dans le secteur d’Ornex-Maconnex, un réseau de résistants contribue amplement à sauver des juifs et d’autres personnes persécutées en les faisant passer en Suisse. Plusieurs de ces passeurs ont laissé des traces dans les archives.Photo : François Lachaux et son fils Louis dans les années 1930.

Celui qui nous est le mieux connu est le facteur d’Ornex, François Lachaux, arrière-grand-père de l’actuel maire Olivier Guichard. François Lachaux, né à Moëns en 1885, patriote et républicain convaincu, tenait avec sa femme la « Mère Lachaux », fameuse cuisinière, le café Lachaux en bordure de la route Gex-Ferney.

Entre 1942 et 1944, on allait chez Lachaux de nuit, lorsqu’on avait quelqu’un à faire passer. Bien que bientôt sexagénaire et traînant la patte, François Lachaux se rendait alors à la ferme Jouffroy, à Maconnex, en face du château ou logeait son fils Louis Lachaux, membre des FFI, pour chercher les fugitifs.

Chasseur et occasionnellement contrebandier de tabac, François Lachaux connaissait la forêt comme sa poche. Il devait aussi connaître les horaires des patrouilles, puisque les douaniers allemands fréquentaient son café. Par des sentiers en sous-bois, il emmenait les fugitifs jusqu’aux barbelés séparant la France et la Suisse, où il les aidait à passer. Selon le récit familial, François Lachaux aurait même porté sur son dos des fugitifs incapables de marcher.

D’après les archives, il a fait passer à travers bois au moins 13 fugitifs juifs – et sans doute le double – à la borne 18, véritable signature du réseau, qui était en lien avec la mairie de Versonnex et comprenait divers résidents gessiens, parmi lesquels Marcel Deborne, menuisier à Ferney.

François Lachaux n’a jamais été inquiété.

Sources : Fort l’Ecluse / Patrimoine gessien

On peut retrouver François Lachaux et d’autres passeurs clandestins dans l’exposition « S’exiler pour survivre », présentée à la Maison du Pays de Voltaire, 26 Grand’rue à Ferney Voltaire.

Horaires d’ouverture jusqu’au 18 octobre: Du lundi au vendredi: 16h-19h. Le samedi: 9h-13h et 16h-19h. Et sur rendez-vous: info@ferney-en-memoire.fr +33642775611.